Le cadre de la conférence de presse est des plus agréables. Une petite salle très cosy dans un décor rétro, située à l’étage de cet établissement plutôt atypique de la restauration sénonaise, « Le Plat d’Etain ». Mais, aujourd’hui, les deux interlocuteurs assis face aux représentants de la presse locale font fi dans leurs propos de recettes gastronomiques alléchantes pouvant titiller les papilles ! Le « plat de résistance du jour » est cependant copieux en termes d’informations : l’immigration dans l’Yonne. Via une note très exhaustive émanant de l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie qui offre un inédit état des lieux approfondis de la situation sur notre territoire. Une thématique ô combien importante, à de multiples égards, à l’approche des échéances municipales que n’aura pas manquée de commenter le nouveau président de l’OFII, un certain Guillaume LARRIVE…
SENS : Il sait mettre les petits plats dans les grands, l’ancien parlementaire de l’Yonne, Guillaume LARRIVE, même lorsqu’il s’agit simplement de recevoir les médias au « Plat d’Etain », un estaminet local très apprécié par les épicuriens, autour d’un thé ou d’un café ! Le conseiller d’Etat, membre toujours influent des Républicains dont il est l’un des vice-présidents, organisait une passionnante conférence de presse il y a quelques jours dans la sous-préfecture de la cité septentrionale de notre territoire, à l’occasion de la publication en livre de poche de son dernier opus publié en 2024, « Immigrations, l’heure de la décision » - l’ouvrage a bénéficié de la préface pertinente de l’ex-ministre de l’Intérieur et président de la formation gaulliste, Bruno RETAILLEAU à l’épicentre de l’actualité politique depuis 48 heures – et de la présentation d’une note officielle émise par l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie, se rapportant à notre département.
D’ailleurs, sa tête pensante, le directeur général de l’organisme national, Nicolas POUVREAU-MONTI avait également effectué le déplacement depuis la capitale afin de consacrer un peu de temps aux journalistes, désireux d’en savoir bien davantage sur ce fait de société que représente une immigration très dans l’air du temps pour les sphères politiques et sociétales.
Une défiance record des Français envers l’immigration
Actualisés de manière annuelle par l’INSEE, les chiffres dévoilés par Nicolas POUVREAU-MONTI ont été finement retravaillés par le « think tank » national (un véritable laboratoire d’idées) afin de les rendre nettement plus lisibles auprès des spécialistes de la question. L’orateur en profitait pour présenter les missions essentielles de cet Observatoire de l’Immigration et de la Démographie.
« Avec notre petite équipe de salariés, explique-t-il, nous travaillons de façon professionnelle avec de la rigueur technique et l’attachement aux chiffres et aux faits, l’indépendance politique, ainsi que du réalisme migratoire concernant les flux. Nous passons beaucoup de temps avec des élus de toutes tendances afin de leur présenter ces données… ».
Analysant la situation actuelle concernant l’immigration, Nicolas POUVREAU-MONTI considère le moment comme paradoxal. « Il n’y a jamais eu une telle défiance dans l’opinion sur ce phénomène de l’immigration, des sondages réguliers l’attestent avec deux tiers des personnes interrogées estimant que les niveaux d’immigration reçus en France sont bien trop élevés ; et dans le même temps, il n’y a jamais eu autant d’immigration en France que ces dernières années ! ».
Tout cela engendre aujourd’hui une véritable crise démocratique en France, mais aussi aux quatre coins de l’Europe, avec en corollaire la véritable capacité des femmes et hommes politiques à agir sur ce terrain ultra miné, à l’approche d’échéances électorales capitales pour les démocraties.
Une immigration d’ampleur inédite en France depuis les années 2000
« Nous vivons un contexte migratoire inédit, renchérit l’interviewé, par l’ampleur des flux reçus dans l’Hexagone – le nombre de nouveaux titres de séjour accordés en France a été multiplié par trois depuis la fin des années 90 - ; quant au droit d’asile en pleine croissance ces dernières années, il a triplé depuis 2010. L’immigration clandestine a triplé depuis vingt ans. On le sait grâce à l’Aide Médicale d’Etat en forte hausse. C’est une dynamique que l’on retrouve dans toute l’Europe… ».
Une résurgence du passé colonialiste de la part de bon nombre de pays du Vieux continent, assurément. Un phénomène qui concerne toutefois des pays n’ayant pas eu de visions expansionnistes dans les siècles derniers à l’instar de la Suède ou de la Suisse.
« Au-delà de ce phénomène d’ampleur inédite en France, poursuit Nicolas POUVREAU-MONTI, il y a aussi la nature qualitative de cette immigration. Notre pays accueille l’immigration la plus africaine d’Europe avec six personnes sur dix qui arrivent du Maghreb. Idem pour l’Afrique subsaharienne, avec une population qui a doublé depuis 2006… ».
Des arrivées massives qui impactent le marché de l’emploi ou…pas. Aujourd’hui, il s’avère que les personnes issues de l’immigration éprouvent de sérieuses difficultés à s’intégrer sur le marché du travail en France. Le taux d’emploi des immigrés légaux est l’un des plus faibles du continent européen, dans notre pays, avec 62 %. Plus de 40 % des entrées sur notre territoire se sont faites pour des motifs familiaux. Quant à la pauvreté des immigrés, elle est la plus importante à hauteur de 50 %. Soit quatre fois plus que le taux de pauvreté des Français.
Une accélération beaucoup plus forte de l’immigration dans l’Yonne
Quand est-il de l’Yonne, fort de ces données nationales ? Le directeur général de l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie continue son analyse.
« Il y a une forme de paradoxe sur ce département, c’est à la fois celui qui accueille un peu moins d’immigrés que la moyenne nationale (7,8 %) en 2022 au lieu de 10,2 % pour l’Hexagone. En revanche, l’accélération de la part des immigrés est plus forte que sur la moyenne nationale… ».
Précisons que dans le classement des communes hexagonales où la part des immigrés avait le plus augmenté parmi la population, signalons la présence dans le Top 25 national des petites villes, celle de Joigny, avec une hausse de dix points en quinze ans, entre 2006 et 2021. Des phénomènes de diaspora peuvent expliquer cela, avec une concentration familiale importante.
Quant aux origines de ces immigrés, quelles sont-elles ? « Il y a une singularité forte dans ce département de l’Yonne, c’est la forte présence de la population marocaine, confirme Nicolas POUVREAU-MONTI, à Auxerre et à Sens. C’est une petite spécificité départementale par rapport au national puisque la population algérienne est la plus importante de toutes les populations maghrébines. 19 % des immigrés de l’Yonne viennent du Maroc contre 7 % d’Algériens… ».
Dans le tiercé de tête icaunais, on retrouvera bien naturellement la population issue de la première génération de migrants, celle du Portugal. Bon nombre de ses ressortissants ont depuis acquis la nationalité française. Cette immigration était la conséquence directe des Trente Glorieuses et de ses besoins économiques dans un marché de l’emploi florissant alors que l’immigration actuelle répond davantage à des besoins de protection des individus avec l’accueil de réfugiés de tout ordre.
L’intégration dans le travail peut se révéler très vite comme une sinécure pour ces populations de la nouvelle vague migratoire. Dans l’Yonne, 27 % de ces personnes étrangères de plus de 15 ans se retrouvent sans emploi, ni en études ni à la retraite contre 12 % des non-immigrés.
« Les difficultés d’intégration sur le marché du travail sont spécialement marquées par les origines migratoires, ajoute le conférencier, prenons l’exemple de la population turque, 42 % ne sont ni en emploi, ni en études, ni à la retraite. Cela s’explique par le fort phénomène d’inactivité des femmes. 65 % des femmes originaires de Turquie vivant en France n’ont aucune activité… ».
La spécificité française vis-à-vis de l’Algérie et des titres de séjour !
On peut aussi ajouter à la liste, les immigrés en provenance du Maroc (33 %), ceux de l’Algérie à 32 % mais seulement 11 % des immigrés portugais, du fait d’une intégration dans le travail plus aisée, parfois couronnée par la création d’une entreprise. L’Afrique subsaharienne représente un contingent de 30 % des immigrés actuellement accueilli dans l’Yonne. 30 % qui sont eux-aussi sans emploi, sans études et sans retraite…Une réalité que l’on peut aussi observer localement.
A noter que le taux de chômage des populations issues de l’Asie du Sud-Est s’élève à 3 % en France ! Soit quatre fois moins que la proportion du nombre d’immigrés.
Reste le cas très particulier de la Tunisie. La représentativité de sa population est la plus importante au cours de ces dernières années (2000) grâce à un cadre politique bilatéral ayant facilité l’immigration. Malgré les relations assez distendues entre Alger et Paris, il se délivre les deux tiers des titres de séjour chaque année en France, soit la plus forte progression de toute l’Europe. Faisant de l’Hexagone une spécificité migratoire unique !
Cas particulier : les autres pays d’Europe comme l’Ukraine et ses cent mille réfugiés en France dont certaines familles ont échoué dans l’Yonne. Idem pour les Afghans (100 000 personnes) et les Syriens (50 000) en France.
Un impact considérable sur les politiques publiques
Sur un point strictement micro de l’étude, il était temps alors d’aborder la physionomie auxerroise. La capitale de l’Yonne accueillait en 2027 12,7 % d’immigrés en ces murs – c’est plus que la moyenne nationale de 10,2 % – car la part de cette population immigrée a augmenté deux fois plus vite que la moyenne nationale avec une forte présence de Marocains, de Portugais, d’Algériens mais aussi des Africains de la zone subsaharienne. Avec là aussi, une forte concentration de personnes n’ayant ni emploi, ni retraite, ni cursus pédagogique, soit 34 %.
« C’est ce qui m’a le plus frappé, précise Guillaume LARRIVE, ancien député de la première circonscription de l’Yonne, c’est ce chiffre. C’est énorme ! Un tiers des immigrés algériens vivant dans le bassin auxerrois qui ont l’âge de travailler, d’étudier ou d’être à la retraite, sont inactifs et hors des codes, c’est 2,5 fois supérieur à la normale. Ce qui me surprend le plus, c’est l’accélération et l’existence de cette vague migratoire additionnée à cette problématique de l’intégration sur le marché du travail. Cela a pour conséquence de peser sur le système social… ».
Un impact sociétal indéniable, assurément, sur les politiques publiques. A l’instar des retraites ou des allocations chômage, contrepartie de cotisations. En moyenne, les immigrés en France perçoivent un montant de prestations sociales qui est deux fois supérieurs à celui des personnes sans ascendance migratoire. Quant à la surreprésentation dans le logement social, elle est évidente : 24 % des ménages immigrés occupent des logements sociaux dans l’Yonne. Des chiffres démontrant de sacrés différentiels dans la réalité et qui pourraient bien faire les gorgées chaudes des adeptes du Rassemblement national ?!
Alors est-il nécessaire de reprendre la capacité de contrôle autour de ces flux migratoires dans les semaines et les mois à venir ? « C’est vrai, admet Nicolas PROUVEAU-MONTI, la gestion des conséquences est très certainement imparfaite ! ».
Quant à Sens, plus de 19,3 % de la population est issue de l’immigration contre 10,2 % au niveau national. « Là aussi, confirme l’intervenant, la part des immigrés dans la population locale a augmenté deux fois plus vite que le niveau national, à 54 %. Dont 20 % de ressortissants de l’Afrique subsaharienne… ». Constat similaire, au niveau de l’intégration sur le marché du travail et de ses conséquences sociétales…
Fin de la première partie.
Thierry BRET
Doit-on retenir la symbolique liée à ce chiffre ? Quarante. Généralement, les exégètes nous disent que, passé ce cap, l’existence commence réellement. Que cet âge correspond à davantage de maturité, mais aussi de vitalité et d’ambitions. Que c’est aussi un tournant de la vie propulsant vers une période de stabilité et de confiance accrue. Une étape majeure, certes, que la société LAYER aborde depuis peu avec sérénité et volontarisme ! Entre engagement, innovation et motivation…comme nous l’a confié son dirigeant, Hervé LAYER !
AUXERRE : On pourrait presque les compter sur les doigts de la main les entreprises icaunaises de service qui possèdent à leur actif quatre décennies d’existence ! Plutôt rare, en effet, et pourtant, la fameuse société LAYER dont chacun connaît la caractéristique bâtisse, servant de siège social près de l’un des deux ponts enjambant l’Yonne à Auxerre vient de les atteindre en cette année 2025. Quarante ans, déjà ! Et l’occasion de faire le point avec son dirigeant actuel, Hervé, le fils de son père, Gilbert, que bon nombre d’Icaunais ont côtoyé aux côtés de son épouse, jadis lorsque l’entreprise associait encore la mention « bureautique » à son appellation, finalement très simple.
Il y a quelques semaines, courant juin, la structure ayant vécu à 100 % la révolution numérique ces quarante dernières années, a accueilli dans le flamboyant Domaine des Granges une manifestation évènementielle ouverte à la clientèle mais également aux partenaires et amis de cette entreprise qui rayonne désormais bien au-delà de son terroir originel. Solutions numériques performantes et pare-feu contre les cyber-attaques oblige !
Occasion, également, de retrouver des clients fidèles et historiques, les anciens collaborateurs dont certains sont partis sous d’autres cieux et de tirer les enseignements de quarante années de carrière, pleinement abouties.
Quarante ans d’histoire illustrés par des objets
« Depuis 1985, nous avons parcouru ensemble un chemin jalonné d’innovations, de défis relevés, d’évolutions technologiques, de transmission et de belles réussites humaines, rappelle Hervé LAYER entre deux mini-conférences qu’il anime avec pédagogie sur ses sujets de prédilection que sont les protections des entreprises contre les risques exponentiels de cyber-attaques, l’amélioration de la téléphonie, la déclaration des factures, les serveurs de demain, nous continuons à écrire notre histoire, tournée vers l’avenir… ».
Dans l’une des salles adjacentes du domaine, une kyrielle de machines et autres appareils qui font office d’antiquité du numérique sont présentés sur des tréteaux au public, plus de 150 invités qui n’en croient pas leurs yeux devant de telles pièces de collection, dignes d’être exposées dans un musée !
Les aspects festifs ne furent pas oubliés pour autant, entre émotions, échanges, souvenirs, amitiés, à partager devant un verre et une collation. Jusqu’à tard dans la soirée.
De la machine à écrire à l’informatique lourde, les quarante années d’existence chez LAYER ont semblé passer très vite. Aujourd’hui, il est question d’intelligence artificielle, de sécurisation, de cyber-sécurité. Historiquement, ce sont les acteurs du secteur public et les PME/PMI qui représentent le cœur de cible de la société qui n’a jamais cessé de connaître un essor. On y ajoutera le milieu industriel et la filière santé, via les centres hospitaliers.
Une filiale ayant des ambitions nationales et internationales
Depuis cinq ans, l’entité a adapté ses offres de services (nombreuses au demeurant) aux entreprises à taille humaine, n’employant que quelques collaborateurs. Différents ateliers ont été déployés pour proposer aux visiteurs une multitude de services.
Récemment, Hervé LAYER a aussi créé une nouvelle filiale, dont l’appellation est à consonance anglaise : « IT COPS », une SAS positionnée sur la programmation informatique. De quoi affirmer son appétence à l’international.
« Nous avons monté cette structure avec un autre partenaire historique de Layer, précise le dirigeant, l’idée est de rayonner au niveau hexagonal, voire plus, sur la commercialisation de produits encapsulés pour nos confrères, des petites pépites exerçant dans le monde de la téléphonie ou de la bureautique, et qui n’auraient pas les capacités d’intégrer des informaticiens spécialisés dans le cyber au sein de leur entreprise. C’est une offre packagée comprenant des procédures automatisées et des services… ».
Des propositions qui permettent dorénavant à la société auxerroise LAYER de se frotter aux marchés africains, notamment sur le Maghreb, en développant son savoir-faire, aguerri depuis tant d’années.
A date, ce sont de 36 à 38 collaborateurs qui ont intégré la structure qui réalise selon les années et les appels d’offres pouvant impacter le business, 3,6 millions d’euros de chiffre d’affaires. On le constate, les prochaines pages de l’histoire de LAYER vont continuer à s’écrire au quotidien. On en reparle pour les 50 ans d’existence, non ?!
Thierry BRET
Haro sur les dérives en tout genre au sein de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de l’Yonne ! Et notamment sur deux points importants qui ont mobilisé l’essentiel des équipes de contrôles antifraudes de notre territoire au cours de la saison dernière – ce sera sans aucun doute le cas cette année encore -, les arrêts de travail en constante augmentation et les problématiques observées autour du marché des audioprothèses. Un phénomène d’ampleur hexagonale puisque sur les 628 millions d’euros de fraudes détectées en 2024, 115 millions concernent ce seul secteur professionnel. Un chiffre qui s’élève à 824 000 euros dans l’Yonne…
AUXERRE : Il le constate sans réelle surprise. « Sur ce domaine précis, informe Thierry GALISOT, nous sommes sur des montants de fraudes extrêmement importants qui ont été réalisés en 2024. Des chiffres que l’on observe tant au niveau de la caisse départementale de la CPAM de l’Yonne comme au niveau national… ».
Il n’a pas tort, le directeur adjoint de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie en charge de la Santé et de la Communication de notre département. L’explosion des fraudes aux audioprothèses n’est pas un vain mot. Maux, devrait-on dire !
En l’espace d’une année, les chiffres se sont envolés et malheureusement pas dans le bon sens. Une multiplication par cinq au niveau hexagonal ! 115 millions d’euros de fraudes détectées dont 88 millions avant le processus de remboursement. Naturellement, l’Yonne ne déroge pas à la règle ni à cette tendance de l’augmentation continue des préjudices.
Toutefois, le directeur adjoint de la CPAM Yonne prévient : « cela ne veut pas dire que tous les audioprothésistes agissent en faute, mais il est vrai qu’il y a eu des réseaux de boutiques peu scrupuleuses qui se sont créées avec des déviances abusives au niveau des pratiques… ».
Un phénomène expansionniste hexagonal !
Une fraude aux appareils auditifs est pleine croissance sur notre territoire en l’espace de quelques années ; les chiffres avancés par Thierry GALISOT viennent le rappeler : 824 120 euros en 2024 dont 534 840 euros stoppés et 289 280 euros détectés. A côté de ces montants, les arrêts de travail récurrents et de complaisance feraient presque figure de gagne-petit (seulement plus de 200 000 euros) ! Au niveau national, cette typologie de fraudes a connu une progression de…441 % !
Le secteur des audioprothésistes vire donc largement en tête, loin devant celui des pharmaciens avec 62 millions d’euros de fraudes en 2024 et les infirmiers qui se situent à 56 millions d’euros. Des chiffres nationaux qui donnent le vertige et laissent planer un sérieux doute sur la probité de certains de ces professionnels, à l’heure où la France cherche par tous les moyens à réduire ses dépenses inutiles…et à combler le trou abyssal de ses dettes.
Une corporation mobilisée pour lutter contre les fraudes
Mais, comme devait le répéter à plusieurs reprises le directeur adjoint de la CPAM de l’Yonne, « la très grande majorité des professionnels de santé respectent les règles…Nous avons eu à maintes reprises la saison dernière à déplorer des anomalies chez certains réseaux d’audioprothésistes dont les représentants étaient des personnes non diplômées. Il s’agissait en fait de simples commerciaux et non pas d’audioprothésistes qualifiés qui intervenaient auprès des patients… ».
Il est vrai que le domaine de l’audioprothèse attire de plus en plus de personnes sur le marché. En 2023, ce secteur de santé a bénéficié de près de 1,5 milliard d’euros de remboursements obligatoire et complémentaire. De quoi susciter quelques convoitises de la part de ces aigrefins sans scrupules qui délivrent de fausses ordonnances et pratiquent la fraude numérique en usurpant les identités !
« Il faut savoir qu’un audioprothésiste ne peut pas être gérant de plus de trois boutiques, stipule Thierry GALISOT, et que toutes ses interventions se font dans le respect des règles de l’art. Si ce n’est pas le cas, cela signifie qu’il y a un problème… ».
Et Gilles BROSSARD, directeur de la CPAM de l’Yonne, de souligner que « la mobilisation de la profession des audioprothésistes est importante pour lutter contre les dérives et ses pratiques ». Des problématiques que l’on peut aussi retrouver auprès des centres de santé dentaire avec des actes fictifs et des cotations d’actes trop élevées. « Quand il y a des remboursements importants, ajoute-t-il, les risques le sont tout autant… ».
Les faux arrêts de travail ont toujours la cote
Du côté des fraudes Internet, elles sont également en hausse dans l’Yonne, notamment pour les arrêts de travail.
« Sur ce point, on sait quels sont les types de fraudes, ajoute le directeur de la CPAM 89, elles s’élèvent à plus de 202 000 euros dont 81 000 euros ont été stoppées. La falsification de documents en achetant des faux sur Internet est devenue une affaire récurrente… ».
Le contrôle de présence à domicile a été également renforcé. « Nos enquêteurs assermentés se déplacent sur tout le territoire de l’Yonne, explique Thierry GALISOT, à raison de quatre fois par an pour veiller au respect de présence à domicile. En 2024, nous avions constaté 25 % d’absences des personnes arrêtées à leur domicile. Le premier contrôle effectué en 2025 sur 29 assurés a démontré que 32 % de ces personnes étaient hors de leur domicile lors du passage des contrôleurs… ».
Une progression inexorable, visiblement, même s’il existe une part de méconnaissance de la réglementation de présence au domicile de la part des assurés. Le risque est la suspension de ses indemnités journalières comme ce fut le cas pour certains assurés en 2024…
Parmi les autres sanctions envisageables pour les fraudes aux arrêts de travail, abordons le cas de l’indu.
« Cela n’est pas vraiment une sanction, explique Thierry GALISOT, mais cela correspond au remboursement intégral de ce que la CPAM a pu verser comme indemnité journalière à l’assuré sur la période définie comme falsifiée avec en sus des pénalités financières. Ceci étant agrémenté d’un signalement article 40 au procureur de la République dans deux cas précis, lorsqu’il y a faute répétée et fraude avec intentions frauduleuses… ».
Durcissement de la répression en 2024
Des pénalités financières qui sont de la seule responsabilité applicative du directeur de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Rapides, elles sont en très fortes augmentations. Même si l’assuré peut intenter un recours.
Aujourd’hui, la CPAM de l’Yonne s’appuie dans sa lutte tous azimuts contre la fraude sur une équipe de trois agents enquêteurs assermentés par le tribunal et agrées par la CNAM, deux référents administratifs venant en aide ainsi qu’une unité de contentieux de quatre personnes renforcée par le recrutement d’un cadre supplémentaire en 2025.
Le taux de suite au contentieux est également en hausse, passant de 66,2 % en 2023 à 82,1 % en 2024. Par effet gigogne, le nombre de plaintes pénales reste stable pour des gens ayant été détectés comme des fraudeurs avérés avec des montants financiers importants. Sept avaient été déposées en 2023, il en est de même en 2024. Les signalements article 40 au procureur de la République sont passés de 7 en 2023 à…35 l’année suivante. Les pénalités financières ont été triplées dans le même laps de temps, passant de 9 en 2023 à 28 en 2024.
Directrice comptable et financière de l’établissement icaunais, Sandrine TUPINIER expliqua enfin la politique de contrôle et de maîtrise des risques appliquée en 2024. Plus de 43 000 dossiers devant être ainsi contrôlés par ses équipes dont près de 35 000 l’ont été dans le cadre du plan de contrôle annuel soit 69,4 millions d’euros de prestations pour 678 130 euros d’anomalies avec incidence financière…
La fraude à l’assurance maladie, c’est l’affaire de tous !
En savoir plus :
La CPAM de l’Yonne en 2024, c’est :
295 000 assurés,
1 787 professionnels de santé,
285 agents,
1,3 milliard d’euros de prestations versées dont 615 millions d’euros de spins de ville et 674 millions d’euros de soins en établissements de santé.
2,4 millions d’euros de fraudes détectées et stoppées,
Préjudice détectée : 1 380 878 euros, + 19,7 % par rapport à 2023,
Préjudice stoppé : 1 093 486 euros, + 71,2 % par rapport à 2023,
Total : 2 473 371 euros, une hausse de 38,1 %
Taux de suites contentieuses à 82,1 %
1 274 contrôles ciblés sur les transporteurs et les infirmiers avec plus de 15 000 euros d’anomalies comportant des incidences financières,
6 393 paiements multiples contrôlés (417 798 euros),
70 % de paiements multiples avérés (305 270 euros).
Thierry BRET
De très belle facture, le document – une plaquette de 28 pages à la conception finement ciselée – est posé à chaque emplacement qui sera occupé d’ici quelques instants par l’un des invités de cette présentation peu commune. Des invités institutionnels (les élus de l’Yonne, comme ceux de l’Auxerrois) aux représentants des médias locaux. Même le correspondant des « Echos » a effectué le déplacement, c’est dire si la manifestation revêtait de la plus haute importance pour les organisateurs de ce rendez-vous, la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne et l’AJ Auxerre…
AUXERRE : Et si on parlait économie à l’AJA ? C’est suffisamment rare pour insister sur l’importance de l’événement qui était proposé dans les salons du stade Abbé-Deschamps (le très ergonomique et fonctionnel « 1905 ») au début de la semaine, en présence de pléthore de représentants de la classe politique et institutionnelle de l’Auxerrois, si ce n’est de l’Yonne. On aura noté au tout premier rang, au plus près des intervenants devant assurer la prise de parole, le sénateur Jean-Baptiste LEMOYNE qui ne perdit pas une miette des commentaires et analyses entendus. Installés tel des étudiants studieux prêts à recevoir le cours magistral d’un professeur dans une salle universitaire, une trentaine de personnalités du sérail icaunais reçurent durant plus d’une heure une véritable leçon…d’économie !
A la sauce AJA, bien évidemment, qui fut couplée par des démonstrations chiffrées de la part de la CCI 89 en sus des ajouts précieux de son président, Thierry CADEVILLE. Via une étude très détaillée de l’impact économique, social et sociétal du club de football ayant fêté ses cent-vingt-ans, sur son territoire…
Le dixième plus gros employeur de l’Auxerrois : l’AJA !
Un document faisant office de vadémécum pour tout savoir sur tout, en quelque sorte et qui servit de trame à l’exposé mené en binôme par le président exécutif du club, Baptiste MALHERBE et son homologue de la chambre consulaire, Thierry CADEVILLE. En maître de cérémonie, devant articuler de manière fluide les interventions, le responsable d’études économiques de la CCI de l’Yonne, Fabien DINGS. Une précédente étude se rapportant à l’impact économique sur son territoire du club fétiche des Icaunais avait été présentée il y a plusieurs années de cela. Là, il s’agissait de mettre en exergue une réalité que nul ne peut désormais ignorer, l’AJ Auxerre est bien et bien un acteur phare de l’économie de l’Yonne ! Un rôle qui va comme un gant au dixième employeur de l’Auxerrois avec ses 224 salariés dont 174 en équivalent temps plein.
Si le responsable de la communication du club sportif évoluant en Ligue 1, Thierry HUBAC, prit soin de rappeler en guise de préambule à l’auditoire la genèse méthodique de cette étude menée avec le concours des services de la chambre consulaire départementale, Baptiste MALHERBE, son président exécutif, souligna le caractère particulier de cette AJA, chérie depuis longtemps par des milliers de spectateurs à travers l’Hexagone, « une entreprise à part entière ».
« Je ne sais pas si on se rend bien compte de la chance que nous avons, dans l’Yonne, de posséder un tel patrimoine vivant de l’économie, expliqua le dirigeant de l’AJA, un club qui est né il y a 120 ans ! ».
« On ne peut pas valoriser les sourires des enfants… »
Cinquante ans que la structure tutoie le haut du panier de l’élite française depuis l’arrivée d’un célèbre monsieur portant un curieux bonnet bleu sur la tête ! Et Baptiste MALHERBE de rajouter, lucide, « sans notre actionnaire d’aujourd’hui – le Chinois James ZHOU -, il n’y aurait plu de sport de haut niveau à Auxerre… ». Un club aux 48 millions d’euros de budget qui a réussi le tour de force de se maintenir pour la seconde année consécutive parmi l’élite, malgré un championnat très resserré autour de 18 formations.
Parlant de valeurs, de fierté, Baptiste MALHERBE eut cette formule bien à propos : « on ne peut pas valoriser le dynamisme sur un territoire, on ne peut valoriser les sourires de nos enfants quand l’équipe gagne des matches ou quand ils accompagnent les joueurs sur la pelouse, tout cela est intangible et ça compte beaucoup… ».
Alors, était-il nécessaire de produire des chiffres, de les communiquer très largement autour de soi afin de bien ancrer les choses dans les neurones et faire taire toutes les critiques infondées de ces personnes qui n’aiment ni le football ni le meilleur ambassadeur de l’Yonne, loin de ses frontières ?
Baptiste MALHERBE est en cela catégorique ! « Le football, c’est le sport le plus populaire, pratiqué par le plus grand nombre et dans des territoires tels que les nôtres, heureusement que tous les quinze jours, il y a ces rencontres qui apportent du rêve et de la joie… ».
Les effets du triple impact économique, social et sociétal
Quant aux entreprises locales (plus de 350), elles ne se font pas prier pour rejoindre les rangs des soutiens indéfectibles d’un club qui rayonne aux quatre coins de l’Hexagone, quand ce n’est pas plus loin, à l’échelle internationale.
« Ces chiffres sont la parfaite illustration de ce que l’on représente exactement, souligna le président auxerrois, des chiffres à mettre en corrélation avec les projets d’agrandissement du club… ».
Des projets, quelque peu perturbés par des avis politiques contraires émanant de personnalités locales, devant se procurer coûte que coûte cette étude à l’analyse si complète et pertinente qui éclaire sur la réalité économique, les retombées concrètes et les fortes potentialités de développement d’un club décidément pas comme les autres !
Le président de la CCI Thierry CADEVILLE se souvint, quant à lui, d’un séjour vécu sur l’île de Gorée, située face à Dakar au Sénégal, où les habitants du cru lui parlèrent de l’AJ Auxerre ! Instant d’émotion. Un excellent préambule pour le chef d’entreprise icaunais pour amener avec moult explications les aspects prioritaires de cette étude (les chiffres) sous le feu des projecteurs, étude qui aura mobilisé les moyens techniques de la chambre consulaire.
Que retenir de ces informations statistiques concernant la 237ème ville de l’Hexagone, Auxerre, et de sa communauté d’agglomération de l’Auxerrois forte de ses 67 663 habitants ? Le secteur géographique le moins peuplé accueillant un club évoluant en Ligue 1, si l’on fait abstraction de Monaco. Un « petit Poucet » donc qui n’a pas peur de rivaliser avec les ogres et les géants !
L’impact du club est considérable en tout point sur le volet économique, social et sociétal, avec 27,6 millions d’euros de retombées générées au cours de la saison 2024/2025. Dont plus de dix millions d’euros en impact économique induit. Au niveau de l’emploi, si l’AJA possède un effectif direct de 174 collaborateurs, il y a au total avec les emplois induits, 367 personnes qui voient leur activité professionnelle liée à l’existence du club. Tout un écosystème social qui ne cesse de se développer de saison en saison, notamment dans la filière de la communication.
L’impact sociétal est non négligeable, également. Si la RSE est devenue le fil d’Ariane du club au cours de ces dernières, il se décline par des actions orientées vers la jeunesse, l’éducation et la citoyenneté, avec à la clé plus d’une cinquantaine d’actions réalisées à chaque saison, soit plus de 5 000 personnes soutenues dans le landerneau, depuis les ateliers contre les harcèlements à la mobilisation de la lutte contre le cancer du sein, en passant par l’aide à la Banque Alimentaire ou la Croix Rouge…
Le quatrième club préféré des Français en termes de notoriété possède donc de sérieux atouts avec son 1,4 million de supporters, tant en France qu’en Europe, voire même plus loin (les Chinois suivent avec intérêt les grandes rencontres du club bourguignon) et ses 12 144 abonnés. Comme l’a dit un jour Baptiste MALHERBE, lors d’une conférence de presse tenue aux côtés de l’édile d’Auxerre Crescent MARAULT, « l’AJA s’apparente à un village gaulois peuplé d’irréductibles auxerrois qui doivent faire face aux grosses cylindrées de l’Hexagone footballistique… ».
Gageons que la recette de cette potion magique qui unie ce club unique du paysage sportif national et son public ne se tarisse pas de sitôt afin de le faire prospérer du mieux possible, via les projets de transformation du stade ! L’avenir nous le dira, par Toutatis !
En savoir plus :
Les chiffres clés de l’étude à connaître :
69 % des Français qui se passionnent pour le football ont une bonne image de l’AJA
10,5 millions de téléspectateurs ont assisté aux diffusions des rencontres de l’AJA en Chine
6,5 millions de spectateurs suivent régulièrement les matches de l’AJA
Les recettes des deux boutiques de l’AJA engendrent 2,25 millions d’euros de chiffre d’affaires
19,7 millions d’euros de recettes publicitaires et de sponsoring
4,4 millions d’euros de recettes billetterie
Le nombre d’abonnés a été augmenté par 4,6 en quatre ans
Le taux de remplissage de l’Abbé-Deschamps s’élève à 95,1 % (6ème sur 18 clubs de Ligue 1)
25 % du public est féminin au stade
3 millions d’euros hors taxes sont injectés par le club auprès des prestataires (74) implantés dans l’Auxerrois
Le club a reversé cette saison 303 000 euros d’impôts locaux au territoire.
8,3 millions d’euros de retombées économiques indirectes à chaque saison au bénéfice de l’agglomération auxerroise, dont 586 000 euros en transports, restauration, boissons, hôtellerie, etc.
Thierry BRET
« Agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ». Liminaire et simple, le crédo s’affichant sur la page de garde du dossier de presse 2025 du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne pourrait se passer de tout commentaires. Ou presque ! C’est un résumé succinct qui en dit pourtant long sur la volonté du groupe bancaire régional de rester l’un des leaders de la filière sur l’ancrage territorial et son développement. Même si le contexte économique et sociétal fait grise mine (et ce ne sont pas les atermoiements successifs de la classe politique sur le budget qui inversent la tendance), la « Banque Verte » parvient à maintenir le cap en cette année 2025, complexe y compris à l’international, après avoir obtenu 91 millions d’euros de résultat l’an passé. Un bilan positif dont l’entreprise veut faire profiter pleinement tous les acteurs économiques et particuliers évoluant sur son terrain de jeu géographique préférentiel…
DIJON (Côte d’Or) : C’est sa raison d’être. Son leitmotiv privilégié. Son moteur, aussi, qui anime l’existence de près de 1 800 collaborateurs répartis dans 128 agences commerciales. Et côté carburant, pour alimenter cette belle mécanique sans qu’elle n’ait à connaître d’imprévisibles soubresauts, les idées et les projets ne manquent pas ! De l’imaginaire fécond et bien palpable qui constitue le socle organisationnel de ce « projet d’entreprise », seconde édition, qui permet de donner l’opportunité à chacune et à chacun des acteurs du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne de jouer un rôle d’importance dans l’avenir de cette contrée qui est la nôtre (même si la Bourgogne se limite dans le cas présent aux seuls départements de la Côte d’Or et de l’Yonne), celui de « façonneur ».
Il y a un aspect très artisanal dans cette expression que ne cesse de rappeler quasi en boucle durant toute sa présentation Emmanuel VEY, le directeur général de la Banque Verte régionale lors d’une rencontre des plus cordiales avec la presse autour d’un déjeuner. Un choix noble du mot qui n’est pas anodin, en somme. Un façonneur n’est autre qu’une personne qui peut former à n’importe lequel matériau. Mais qui peut aussi modeler les choses à sa convenance. Selon ses propres objectifs et ses véritables orientations. Voilà ainsi toute la subtilité sémantique de ce terme qui a pris en l’espace de quelques années toute son importance au niveau de la stratégie communication d’un groupe entrepreneurial qui ne cesse de poursuivre ses investissements sur ce double territoire qui est le sien, la Bourgogne et la Champagne.
Un ADN mutualiste au service du territoire
Cette chose que les acteurs de l’établissement bancaire aiment justement à façonner à satiété, c’est l’innovation. On la retrouve dans les évènements et les projets forts portés aux quatre coins de ces départements sous influence de la banque (Aube, Côte d’Or, Haute-Saône et Yonne), mais également dans l’investissement et l’entrepreneuriat. Et pas uniquement sur les seuls domaines traditionnels de cette enseigne séculaire, l’agriculture et la viticulture.
Ce façonnage à la sauce CA s’applique aussi sur l’implication des collaborateurs mais également des sociétaires – ils sont à date 304 555 personnes ! – à nouer des liens relationnels de proximité avec la clientèle de cette structure commerciale, qui s’élève aujourd’hui à près de 606 400 clients. Qu’ils soient particuliers, professionnels, associatifs ou collectivités.
Le tandem à la barre de ce vaisseau amiral naviguant sur les « mers de Bourgogne et de Champagne » - c’est une image naturellement ! – composé de Jean-Yves REMILLET, président du CA et Emmanuel VEY, son directeur général, n’aura cessé de le marteler durant ce rendez-vous annuel avec les journalistes : « Notre ADN mutualiste est un atout majeur pour générer de l’impact positif sur nos départements grâce à l’engagement de nos sociétaires, de nos administrateurs (960) et nos collaborateurs pour apporter des réponses aux grands enjeux sociétaux, environnementaux et sociaux de notre contrée… ».
La rénovation des agences : une priorité !
Quant aux chiffres (c’est la moindre des choses de pouvoir les évoquer lorsque l’on s’intéresse de près aux résultats d’un établissement bancaire !), ils sont dans le vert ! L’épargne collectée n’a jamais aussi florissante (21 882 millions d’euros) soit une hausse de 2,7 % par rapport à l’exercice antérieur avec une dominante caractérisée sur les livrets traditionnels (y compris les PEL) et l’assurance-vie. Les prêts (14 192 millions d’euros) permettent de financer très largement les projets des particuliers (48 %), mais également les perspectives de développement du tissu économique (22 %) et les indépendants (8 %), sans omettre évidemment le secteur historique de l’agriculture avec 18 % de dossiers clients réalisés en 2024. Les collectivités pointant à 4 %.
On retiendra dans cette photographie chiffrée de 2024 que le produit net bancaire de l’établissement – l’équivalent de son chiffre d’affaires – s’est élevé à 363 M euros et que le résultat net dépasse 90 millions d’euros, se situant avec exactitude à 91,6 millions d’euros. Les capitaux propres de la banque étant de 2 207 millions d’euros…
Autant de latitudes pour mieux incarner son rôle de soutien majeur aux projets et initiatives de notre territoire. A l’instar de ceux catalogués dans les registres de la transition énergétique et climatique – il y a urgence à la suite de la récente période caniculaire ayant frappé la France ! -, mais aussi technologies avec l’IA et les data, ainsi que les programmes immobiliers et fonciers, notamment dans le cadre de la rénovation des agences du groupe. Précisons, par ailleurs, que la part de marché de la Banque verte sur le secteur de l’habitat est toujours plus importante avec près de 30 % des financements régionaux.
A propos de la rénovation de ses vitrines commerciales, Emmanuel VEY a rappelé la stratégie inhérente à l’entreprise. « Nous avons rénové une centaine d’agences sur les cent-vingt que compte notre territoire de prédilection, la centième agence rénovée cette année fut celle de Sens dans l’Yonne… ».
En sus, il faudra ajouter pour cette année la transformation totale du siège social dijonnais avec un projet baptisé tout simplement « Métamorphose » ! Devant durer plus de trente mois, le chantier débutera dès septembre prochain et nécessitera plus de vingt millions d’euros de travaux.
Autre tendance forte à horizon de ces trois prochaines années : accroître de cent mille clients supplémentaires les portefeuilles déjà bien garnis des collaborateurs ! Un défi que l’encadrement de la banque est prêt à relever.
Se définissant tour à tour comme la banque du conseil, de la famille et du territoire, le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne raisonne autour de l’attractivité et du développement de notre région. Une preuve supplémentaire afin de corroborer ces dires : la banque vient de créer une filiale d’investissement dédiée au nom de « CACB’INVEST ». A date, 160 millions d’euros ont déjà été injectés sur des projets orientés vers la transition environnementale ou l’agri-voltaïque. On notera aussi dans les premières réalisations des projets de méthanisation. C’est simple : pour Emmanuel VEY, cette filiale doit porter les investissements du Crédit Agricole à 250 millions d’euros dans les prochaines années. N’est-ce pas là la meilleure manière et la plus concrète d’accentuer la démarche de façonneur irrésistible de l’établissement ?
Thierry BRET